Piketty, Thomas
Seuil, 1199 pgs.
Toutes les sociétés humaines ont besoin de justifier
leurs inégalités : il faut leur trouver des raisons, faute de quoi c’est
l’ensemble de l’édifice politique et social qui menace de s’effondrer. Les
idéologies du passé, si on les étudie de près, ne sont à cet égard pas toujours
plus folles que celles du présent. C’est en montrant la multiplicité des
trajectoires et des bifurcations possibles que l’on peut interroger les
fondements de nos propres institutions et envisager les conditions de leur transformation.
À partir de données comparatives d’une ampleur et d’une profondeur inédites, ce
livre retrace dans une perspective tout à la fois économique, sociale,
intellectuelle et politique l’histoire et le devenir des régimes inégalitaires,
depuis les sociétés trifonctionnelles et esclavagistes anciennes jusqu’aux
sociétés postcoloniales et hypercapitalistes modernes, en passant par les
sociétés propriétaristes, coloniales, communistes et sociales-démocrates. À
l’encontre du récit hyperinégalitaire qui s’est imposé depuis les années
1980-1990, il montre que c’est le combat pour l’égalité et l’éducation, et non
pas la sacralisation de la propriété, qui a permis le développement économique
et le progrès humain.
En s’appuyant sur les leçons de l’histoire globale, il est possible de rompre
avec le fatalisme qui nourrit les dérives identitaires actuelles et d’imaginer
un socialisme participatif pour le XXIe siècle : un nouvel horizon égalitaire à
visée universelle, une nouvelle idéologie de l’égalité, de la propriété
sociale, de l’éducation et du partage des savoirs et des pouvoirs.
Directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales et
professeur à l’École d’économie de Paris, Thomas Piketty est l’auteur du Capital
auXXIe siècle (2013), traduit en 40 langues et vendu à plus de 2,5
millions d’exemplaires, dont le présent livre est le prolongement.