Kristof, Agota
ZOE, 69 pgs.
Phrases courtes, mots justes, lucidité et humour : le monde d'Agota Kristof infuse dans L'Analphabète, son seul récit autobiographique. Onze chapitres pour onze moments de sa vie, de la petite fille en Hongrie qui dévore les livres à l'écriture de ses romans. Les premières années heureuses, la pauvreté après la guerre, l'amour des mots, la rupture du « fil d'argent de l'enfance », puis l'adolescence, et finalement l'exil, qui ne la conduit pas seulement hors d'un pays, mais surtout hors d'une langue.
Agota Kristof fuit la Hongrie en 1956, par la forêt, à pied, son bébé dort dans les bras de son père, elle porte deux sacs, des langes dans l'un, des dictionnaires dans l'autre. Elle a 21 ans. Le hasard veut qu'elle s'installe en suisse, à Neuchâtel, où elle travaille d'abord dans une fabrique de montres. Elle y apprend le français et se met à écrire dans cette langue. En 1986, elle devient célèbre avec son premier roman, Le Grand Cahier. Deux livres suivent, La Preuve et Le Troisième Mensonge, formant une trilogie au succès international. Elle publie aussi Hier et C'est égal, et de nombreux textes pour le théâtre. Agota Kristof est décédée en juillet 2011.