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Claudel, Philippe

SLUTSÅLD HOS FÖRLAGET 2021-05-20

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Claudel, Philippe
Prix Goncourt des Lycéens 2007
Éditions du Stock
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Coatalem, Jean-Luc
Stock, 261 pgs.

Prix Jean Giono 2019

Longtemps, je ne sus quasiment rien de Paol hormis ces quelques bribes arrachées.
« Sous le régime de Vichy, une lettre de dénonciation aura suffi. Début septembre 1943, Paol, un ex-officier colonial, est arrêté par la Gestapo dans un village du Finistère. Motif : “inconnu”. Il sera conduit à la prison de Brest, incarcéré avec les “terroristes”, interrogé. Puis ce sera l’engrenage des camps nazis, en France et en Allemagne. Rien ne pourra l’en faire revenir. Un silence pèsera longtemps sur la famille. Dans ce pays de vents et de landes, on ne parle pas du malheur. Des années après, j’irai, moi, à la recherche de cet homme qui fut mon grand-père. Comme à sa rencontre. Et ce que je ne trouverai pas, de la bouche des derniers témoins ou dans les registres des archives, je l’inventerai. Pour qu’il revive. »
  J.-L.C.
Le grand livre que Jean-Luc Coatalem portait en lui.

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Delaume, Chloé
Seuil, 194 pgs.
Prix Médicis
2020

Adélaïde vient de rompre, après des années de vie commune. Alors qu’elle s’élance sur le marché de l’amour, elle découvre avec effroi qu’avoir quarante-six ans est un puissant facteur de décote à la bourse des sentiments. Obnubilée par l’idée de rencontrer un homme et de l’épouser au plus vite, elle culpabilise de ne pas gérer sa solitude comme une vraie féministe le devrait. Entourée de ses amies elles-mêmes empêtrées dans leur crise existentielle, elle tente d’apprivoiser le célibat, tout en effectuant au mieux son travail dans une grande maison d’édition. En seconde partie de vie, une femme seule fait ce qu’elle peut. Les statistiques tournent dans sa tête et ne parlent pas en sa faveur : « Il y a plus de femmes que d’hommes, et ils meurent en premier. »

À l’heure de #metoo, Chloé Delaume écrit un roman drôle, poignant, et porté par une écriture magnifique.

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Coelho, Paul
Flammarion, 182 pgs

 

Arrivée à Paris sans un sou en poche, Mata Hari s'impose rapidement comme une danseuse vedette du début du XXe siècle. Insaisissable et indépendante, elle séduit le public, ensorcelle les hommes les plus riches et les plus puissants de l'époque. Mais son mode de vie flamboyant fait scandale et attire bientôt les soupçons tandis que la paranoïa s'empare du pays en guerre. Arrêtée en 1917 dans sa chambre d'hôtel sur les Champs-Elysées, elle est accusée d'espionnage. En faisant entendre la voix de Mata Hari, Paulo Coelho nous conte l'histoire inoubliable d'une femme qui paya de sa vie son goût pour la liberté.

Coelho, Paolo
Flammarion, 380 pgs.

Les gens créent une réalité et ils en sont ensuite les victimes. Athéna s'est rebellée contre cela - et elle l'a payé très cher. (HERON RYAN, journaliste)

Athéna m'a utilisée et manipulée, sans la moindre considération pour mes sentiments. Elle était ma maîtresse, chargée de transmettre les mystères sacrés, de réveiller la force inconnue que nous possédons tous. Quand nous nous aventurons sur cette mer inconnue, nous faisons confiance aveuglément à ceux qui nous guident - croyant qu'ils en savent plus que nous. (ANDREA MCCAIN, actrice de théâtre)

Le grand problème d'Athéna, c'est qu'elle était la femme du XXIIe siècle, alors qu'elle vivait au XXIe - et qu'elle permettait à tous de le voir. L'a-t-elle payé ? Sans doute. Mais elle aurait payé bien plus cher si elle avait réprimé son exubérance. Elle aurait été amère, frustrée, toujours inquiète de "ce que les autres vont penser", disant toujours "laisse-moi résoudre d'abord ces problèmes, ensuite je me consacrerai à mon rêve", se plaignant sans cesse que "les conditions idéales ne se présentent jamais".

(DEIDRE O'NEILL, connue sous le nom d'Edda)

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Cojean, Annick
Grasset, 324 pgs.
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Laetitia Colombani. Grasset 2021. L.Colombani 3:e bok efter "la tresse" och "les victorieuses". Après le drame qui a fait basculer sa vie, Léna décide de tout quitter. Elle entreprend un voyage en Inde, au bord du Golfe du Bengale, pour tenter de se reconstruire. Hantée par les fantômes du passé, elle ne connait de répit qu'à l'aube, lorsqu'elle descend nager dans l'océan indien. Sur la plage encore déserte, elle aperçoit chaque matin une petite fille, seule, qui joue au cerf-volant. Un jour, emportée par le courant, Léna manque de se noyer. La voyant sombrer, la fillette donne l'alerte. Léna est miraculeusement secourue par la Red Brigade, un groupe d'autodéfense féminine, qui s'entraînait tout près. Léna veut remercier l'enfant. Elle découvre que la petite travaille sans relâche dans le restaurant d'un cousin, qui l'a recueillie et l'exploite. Elle n'a jamais été à l'école et s'est murée dans un mutisme complet. Que cache donc son silence ? Et quelle est son histoire ? ... Aidée de Preeti, la jeune cheffe de brigade au caractère explosif, Léna va tenter de percer son secret. Jadis enseignante, elle se met en tête de lui apprendre à lire et à écrire. Au coeur de ce monde dont elle ignore tout, commence alors une incroyable aventure où se mêlent l'espoir et la colère, la volonté face aux traditions, et le rêve de changer la vie par l'éducation... La rencontre inoubliable et réparatrice entre une femme, une jeune fille et une enfant au milieu d'une Inde tourmentée.
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Condé, Maryse
Bucket/Chastel, 278 pgs.
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Condé, Maryse
Robert Laffont, 248 pgs.

"... Elle ne parlait guère. Elle ne semblait pas curieuse, excitée comme ses compagnes, impatientes de commencer leur apostolat. En plus, sa couleur la mettait à part, cette peau noire qui l'habillait comme un vêtement de grand deuil. Elle n'était pas franchement négresse. Plutôt métisse d'on ne savait combien de races. Elle ne portait pas l'habit religieux, n'ayant pas prononcé de vœux. Elle était vêtue d'une stricte robe grise et portait autour du cou un foulard coupé en deux par un ruban qui soutenait une massive croix en or. Hiver comme été, matin, midi et soir, elle ne quittait jamais ce foulard, toujours noué serré, assorti à la couleur de ses vêtements. D'où sortait-elle ? De la Guadeloupe ou de la Martinique. Enfin, d'une de ces colonies qui n'ont de françaises que le nom, habitées par des nègres baptisés, qui font quand même bamboulas, jurent comme des païens, battent le tambour et boivent des alcools forts... "
Une nouvelle fois, avec la force et la cruauté qui hantent son œuvre, Maryse Condé met en scène le supplice des peuples opprimés et plus particulièrement celui des femmes martyrisées. Dans ce roman " endiablé " où les vivants et les morts se mêlent parfois amoureusement, Maryse Condé trace à l'encre rouge sang le destin de Célanire Pinceau, bébé sacrifié à sa naissance sur l'autel de la réussite politique d'un Blanc et qui n'aura pas assez de toute sa vie pour se venger du crime dont elle a été la victime.

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Condé, Maryse
JC Lattès, 364 pgs.
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Condé, Maryse
JC Lattès, 365 pgs.
« Une date s'impose. Quand ils eurent cinq ans, Simone leur donna un grand bain, les revêtit de leurs meilleurs habits, deux justaucorps de toile écrue, brodés au point de croix et les emmena se faire photographier au studio Catani. (...) Le portrait d Ivan et Ivana figure à la page quinze du premier volume sous la rubrique : Les Petits Amoureux. On y voit deux enfants se tenant par la main et souriant à l'objectif. »
Ivan et Ivana naissent à Dos d'Ane, une bourgade de la Côte sous le vent en Guadeloupe. Autour d'eux ne se pressent que des femmes : leur mère Simone, leur grand-mère Maeva, des belles-tantes, des belles-cousines et autour le souvenir de leur père musicien qui les a quittés.
Mais Ivan aime trop sa soeur et un jour un acte de violence enclenche la marche du destin. La famille quitte les îles pour le Mali. La colère et la dérive d Ivan vont s'amplifier, la douceur d'Ivana se transformer en poison.
Jusqu'au jour du grand affrontement où ils comprendront qu'ils ne sont pas seulement frère et soeur et jumeaux : ils sont les héritiers d'une longue histoire, ils sont le bien et le mal et ils sont capables du plus grand amour comme de la haine la plus farouche.
Maryse Condé nous raconte ces deux vies qui n'en sont qu une : le destin d'Ivan et d'Ivana de Pointe à Pitre à Ségou au Mali, de Ségou à Paris.
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Constant, Barbara
Gallimard, 250 pgs.
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Da Empoli, Giuliano
280 pgs, Gallimard NRF

On l'appelait le "mage du Kremlin" . L'énigmatique Vadim Baranov fut metteur en scène puis producteur d'émissions de télé-réalité avant de devenir l'éminence grise de Poutine, dit le Tsar. Après sa démission du poste de conseiller politique, les légendes sur son compte se multiplient, sans que nul puisse démêler le faux du vrai. Jusqu'à ce que, une nuit, il confie son histoire au narrateur de ce livre...
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Daeninckx, Didier
120 pgs, Oskar - Histoire et Société

La mère d'Aliona a été arrêtée lors d'une rafle antijuive, et son père s'est engagé dans la Résistance. La jeune fille est amenée à côtoyer les membres du groupe dirigé par Missak Manouchian... Elle découvre alors la Résistance antinazie. Aliona nous emporte sur les pas de ces étrangers dans la Résistance française, ces héros morts en martyrs au nom de la liberté...
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Damas, Jeanne avec Lauren Bstide
Grasset, 220 pgs.
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Darrieussecq, Marie
POL, 208 pgs.

Qu'est-ce qu'un bébé ? Pourquoi si peu de bébés dans la littérature ? Que faire des discours qui les entourent ? Pourquoi dit-on "bébé" et pas "le bébé" ? Qu'est-ce qu'une mère ? Et pourquoi les femmes plutôt que les hommes ?

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Darrieussecq, Marie
P.O.L., 249 pgs.

Rose part en croisière avec ses enfants. Elle rencontre Younès qui faisait naufrage. Rose est héroïque, mais seulement par moments.

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Daoud, Kamel
Actes Sud, 328 pgs.

Orphelin de mère, indésirable chez son père remarié, élevé par une tante célibataire et un grand-père mutique, Tabor n'avait rien d'un enfant comme les autres. Il a grandi à l'écart de son village aux portes du désert, dormant le jour, errant la nuit, solitaire trouvant refuge dans la compagnie des quelques romans d'une bibliothèque poussiéreuse qui ont offert un sens à son existence. Très tôt en effet, il s'est découvert un don : s'il écrit, il repousse la mort ; celui ou celle qu'il enferme dans les phrases de ses cahiers gagne du temps de vie. Ce soir, c'est un demi-frère haï qui vient frapper à sa porte : leur père est mourant et seul Zabor est en mesure, peut-être, de retarder la fatale échéance. Mais a-t-il des raisons de prolonger les jours d'un homme qui n'a pas su l'aimer ? Fable, parabole, confession vertigineuse, le deuxième roman de Kamel Daoud célèbre l'insolente nécessité de la fiction en confrontant les livres sacrés à la liberté de créer. Telle une Schéhérazade ultime et parfaite, Zabor échappe au vide en sauvant ses semblables par la puissance suprême de l'écriture, par l'iconoclaste vérité de l'imaginaire.

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de Kerangal, Maylis
Cales, 284 pgs

Paula s'avance lentement vers les plaques de marbre, pose sa paume à plat sur La paroi, mais au lieu du froid glacial de la pierre, c'est le grain de la peinture qu'elle éprouve. Elle s'approche tout près, regarde : c'est bien une image. Etonnée, elle se tourne vers les boiseries et recommence, recule puis avance, touche, comme si elle jouait à faire disparaître puis à faire revenir l'illusion initiale, progresse le long du mur, de plus en plus troublée tandis qu'elle passe les colonnes de pierre, les arches sculptées, les chapiteaux et les moulures, les stucs, atteint la fenêtre, prête à se pencher au-dehors, certaine qu'un autre monde se tient là, juste derrière, à portée de main, et partout son tâtonnement lui renvoie de la peinture. Une fois parvenue devant la mésange arrêtée sur sa branche, elle s'immobilise, allonge le bras dans l'aube rose, glisse ses doigts entre les plumes de l'oiseau, et tend l'oreille dans le feuillage

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Coelho, Paulo
Flammarion
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Deghelt, Frédérique
Actes Sud, 367 pgs.
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Delacourt, Grégoire
194 pgs, Grasset

Elle s'appelle Aurore, lui Simeone. Un soir d'automne, ces deux inconnus au désespoir, qui croient n'avoir plus rien à perdre, engagent la conversation. Commence alors une nuit qui ne ressemble à aucune autre.

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Delerm, Philippe
Seuil, 158 pgs.

Est-on sûr de la bienveillance apparente qui entoure la traditionnelle question de fin d’été : « Et… vous avez eu beau temps ? » Surtout quand notre teint pâlichon trahit sans nul doute quinze jours de pluie à Gérardmer…
Aux malotrus qui nous prennent de court avec leur « On peut peut-être se tutoyer ? », qu’est-il permis de répondre vraiment ?
À la ville comme au village, Philippe Delerm écoute et regarde la comédie humaine, pour glaner toutes ces petites phrases faussement ordinaires, et révéler ce qu’elles cachent de perfidie ou d’hypocrisie. Mais en y glissant également quelques-unes plus douces, Delerm laisse éclater son talent et sa drôlerie dans ce livre qui compte certainement parmi ses meilleurs.

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Delerm, Philippe
Albin Michel, 193 pgs.
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