En 2009, de retour d'Afghanistan où il a perdu plusieurs de ses hommes au cours d'une embuscade tendue par les talibans, le lieutenant Romain Roller souffre d'un syndrome de stress post-traumatique. Durant le sas de fin de mission qui a lieu sur l'île chypriote de Paphos, il a une liaison passionnée avec une jeune journaliste et romancière, Marion Decker. Il revoit également Osman Diboula, un ancien éducateur social, fils d'immigrés ivoiriens, qu'il a connu pendant son enfance à Clichy-sous-Bois, et devenu au lendemain des émeutes de 2005 une personnalité montante de la vie politique française. Le retour en France de Roller auprès de sa femme et de son fils se passe mal. Seule sa liaison avec Marion Decker parvient à le sortir de sa torpeur, jusqu'à ce qu'il apprenne qu'elle est mariée à l'un des plus grands chefs d'entreprise français, le flamboyant François Vély, fils d'un ancien ministre juif ayant participé à la résistance dans le maquis de l'Yonne. Grand patron de presse, François Vély est un homme d'influence. Mais à la veille d'une importante fusion avec une société américaine, il pose pour un magazine sur une oeuvre d'art représentant une femme noire et il est accusé de racisme. Son empire est ébranlé par ce scandale, qui inonde les réseaux sociaux. Osman Diboula va prendre sa défense, bien qu'il soit lui-même récemment tombé en disgrâce aux yeux du Président de la république, qui l'a écarté brutalement de ses proches conseillers. Le destin de ces trois hommes se trouve alors inextricablement lié… Roman sur l'épreuve et les pièges de l'assignation identitaire, L'insouciance est également une réflexion sur la guerre politique, sociale, et les possibilités de la reconstruction. Ce récit puissant, remarquablement construit, aborde les questions d'actualité les plus brûlantes (racisme anti-noir, campagne de calomnie sur le net, terrorisme religieux) avec beaucoup d'intelligence et d'originalité. Les personnages se retrouvent confrontés à des passions ou des difficultés qui menacent de les emporter et traduisent ce sentiment d'insécurité qui marque désormais la fin d'une certaine insouciance dans notre pays.