Dickens, Charles
Le livre de poche, 736 pgs
Olivier Twist (1838) est un feuilleton criminel d’une noirceur concentrée.
Un angélique orphelin échappe aux sévices que les institutions charitables de l’Angleterre victorienne réservent aux enfants abandonnés pour tomber dans les plus fangeux cloaques des bas-fonds londoniens. L’apprentissage précoce du vice et du crime y est de règle pour échapper à la misère et à la faim. On n’oubliera guère, après les avoir croisés, ni l’abominable Bumble ni le ténébreux Fagin, cette saisissante préfiguration des gibiers de bagne qui hanteront Les Misérables de Victor Hugo.
Créations de l’imaginaire ? Ombres portées des terreurs et des cauchemars de l’enfance ? Peut-être. Toujours est-il que les contemporains y virent le reflet de la réalité.
« Il n’y a pas tant de différence entre ce noir tableau de l’enfance et le tableau de l’usine par Karl Marx », remarque d’ailleurs le philosophe Alain.
Il faut s’en souvenir à chaque page en découvrant Les Aventures d’Olivier Twist.